mintzalasai

PortraitsJOANES HILLAU

Le groupe Arroka, la convivialité et la bonne humeur

Attirés par l'odeur de la galette des rois, nous avons trouvé facilement le local du groupe Arroka dans le quartier de la gare de Biarritz. Sans trop entraver les parties de mus et le goûter, nous avons discuté avec le chef de chœur Joanes Hillau (Baigorri, 1947) du parcours de cette association biarrote, de leurs évènements et leurs objectifs: vivre et transmettre la culture et l’euskara, avec plaisir.

Euskaraz irakurri

4 Février 2022 | ± 08min 53s

C’est toujours la joie dans le groupe Arroka?

Oui, toujours, on s’amuse beaucoup ici. La pandémie a un peu compliqué les choses, mais maintenant nous avons repris nos activités. L’association Arroka a 42 ans et l’objectif reste le même: sauvegarder et développer la culture basque à Biarritz. En tout, nous sommes 150 membres répartis en trois sections: les joueurs de mus, la tamborrada et le chant. Chaque section a ses propres rendez-vous et habitudes à Biarritz ou ailleurs: les fêtes de Bayonne, les tamborrada, les fêtes de Biarritz, les tournois de mus, etc. Dans le groupe de chant, nous sommes environ 70 et notre rendez-vous phare, c’est Kantalasai. Chaque premier dimanche du mois, nous organisons Kantalasai sur le parvis du Casino Municipal, à 10h30 et c’est ouvert à tous les amateurs des chants. Ensuite, nous dansons quelques mutxiko. C’est un beau rendez-vous du dimanche.

Parmi nos autres évènements, nous avons Santa Agate que nous fêterons le 3 février. Cela fait six ans que nous organisons le Santa Agate des enfants, et chaque année, nous allons dans toutes les écoles bilingues pour expliquer la tradition de la Sainte Agathe aux enfants et leur apprendre des chants. D’ailleurs, il est important que les enfants puissent entendre et parler basque hors de l’école, pour qu’ils voient que l’euskara n’est pas seulement une langue scolaire, mais une langue qui vit. Ce jour-là, les enfants passent de maison en maison, de la Gau eskola à la médiathèque, puis le groupe des adultes les rejoignent et nous chantons tous ensemble devant la Mairie.

Il faut savoir qu'il y a à Biarritz un chant très connu de la Sainte-Agathe, et il y a trois ans, j'ai demandé à Daniel Landart, écrivain connu, d’écrire des paroles pour une nouvelle chanson, nous chantons donc principalement ces deux chants.

Qu’est-ce que vous apporte Arroka?

J’aime beaucoup le chant et l'enseigner également donc je prends beaucoup de plaisir lorsque nous nous retrouvons ici, tout est simple et on s’amuse beaucoup.

Depuis tout petit, j’ai appris le solfège et après j’ai passé ma maîtrise, la moitié du temps, j'étudiais et l’autre moitié je chantais. Alors je chante depuis toujours.

Puis, Arroka c’est aussi des rencontres. Nous allons souvent au Pays Basque sud (hegoalde) car il y a beaucoup de rendez-vous comme Kantalasai. Alors nous organisons un bus et nous partons de Biarritz à Barakaldo, Donostia, Gernika, Bilbo… J’aime beaucoup ces sorties entre amis, l’ambiance est très bonne et tout le monde aime le chant; on passe de bons moments.

Et tu parles basque aussi depuis tout petit?

Je suis né à Baigorri et jusqu’à mes 5 ans, nous parlions euskara à la maison, je ne connaissais pas d’autre langue. Mais à l’école, il a fallu renoncer à l’euskara. A l’école catholique, il y avait un prêtre qui nous apprenait les chants basques. A la maison, nous avons commencé à parler en français avec nos parents et nous avons reproduit le même schéma avec nos enfants. Après mes études, je travaillais hors du Pays Basque alors j’ai oublié la langue, je comprenais un peu mais je n’étais plus capable de la parler. En 1982, nous sommes retournés au Pays Basque, nous nous sommes installés à Biarritz et quand les enfants ont grandi, j’ai eu l’occasion de réapprendre le basque. J’ai été élève, puis enseignant à AEK, j’y suis resté dix ans.

A Arroka vous chantez en basque, parlez-vous en basque aussi?

La plupart n’est pas bascophone, je dirais que seulement 20% connait l’euskara. Les autres apprennent quelques mots et sont vraiment attachés à la culture basque.

Penses-tu qu’il est important de comprendre les paroles d’une chanson pour mieux la chanter?

Je pense qu’il est important de comprendre ce que nous chantons. Dans un chant, le plus important, ce sont les paroles. Bien sûr, il y a aussi la musique mais les paroles sont importantes pour transmettre des émotions. Ici, avant de commencer à apprendre une nouvelle chanson, nous travaillons sur sa traduction.

Tu es né à l'intérieur et tu vis sur la côte, où parles-tu en euskara le plus?

Même s’il est étonnant, je parle davantage en euskara à Biarritz qu’à Baigorri. J’ai plus d’occasions avec les gens qui m’entourent. Un jour, un cousin de Baigorri m'a vu à la télé lors d'une interview en basque et m'a appelé étonné en me disant qu'il ne m'entendait jamais parler basque à Baigorri et qu’en revanche je parlais en euskara à la télé.

Quelle est la chanson que tu aimes le plus dans le répertoire basque?

Je dirais un chant de Michel Labèguerie. Il y a peu, nous avons organisé un Kantalasai spécial en l'honneur de Michel Labèguerie, ce qui m'a donné l'occasion de revoir son travail. Il y en a un que je connais et que j'aime depuis longtemps, Mendiaren deia, c'est un très beau chant sur la montagne.

Et une chanson qui t’ennuie?

Il y a une chanson que j'aime bien, mais je n'aime pas dans la façon de la chanter, c’est Txoriak txori.

A Arroka, certains la chantaient comme on la chante dans les fêtes de Bayonne; et je leur ai fait écouter comment la chantait Mikel Laboa, c’est beaucoup plus beau.

Un endroit pour parler en euskara?

Ici, à l’association Arroka. Sinon, à la Mairie, lorsque nous voyons Viviane ou Eneko.

Quelque chose que tu détestes?

Il n’y a rien que je déteste. Quelque chose qui ne me plaît pas, c’est quand les gens ne t’écoutent pas ou ne font pas attention à toi quand tu arrives à un endroit, un magasin par exemple.


Je pense qu’il est important de comprendre ce que nous chantons. Dans un chant, le plus important, ce sont les paroles.


Quelque chose que tu aimes?

Chanter et passer du temps en famille. Nous nous voyons souvent avec mes enfants et petits-enfants et c’est toujours un grand plaisir.

Un rêve?

Kantalasai fête ses 20 ans cette année et mon rêve ce serait que la Covid nous permette célébrer cet anniversaire comme il se doit!


Olentzero

Vivre en basque

Olentzero

Cette année encore, le mythique charbonnier descendra de la montagne avec Mari Domingi, afin de célébrer le retour de la lumière.

Vivre en basque à Biarritz, ce n'est pas un rêve, c’est un objectif

Portraits | Ortzi Hegoas Maroteaux

Vivre en basque à Biarritz, ce n'est pas un rêve, c’est un objectif

C’est une casquette assortie au bleu de ses yeux sur la tête que nous avons fait connaissance de Ortzi Hegoas Maroteaux (1988, Bayonne). Bien sûr, nous avons parlé musique avec le batteur du groupe Xutik, mais nous avons aussi évoqué les différentes activités qui remplissent son agenda. Parler en basque au quotidien n’est pas un rêve pour le jeune Biarrot, mais plutôt un objectif.

Biarritzeko Uda Leku, notre petit Gaztetxe à nous !

Nahia Corrihons

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Les parents de Nahia Corrihons (1999, Donostia-Saint-Sébastien) n'avaient pas imaginé les conséquences que l’inscription de leur fille de six ans au centre de vacances pourraient avoir un jour... La jeune femme, qui travaille aujourd’hui au centre de loisirs Uda Leku de Biarritz, partage son sourire contagieux avec les enfants qu’elle y croise mais elle distribue aussi son énergie dans les places des villages où elle fait danser le public, accompagnée de son père à la guitare.

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Le baccalauréat en poche, Ortzi Jauregi (2004, Bayonne) a quitté le lycée Etxepare de Bayonne pour intégrer l'école d'ingénieurs ISA BTP d'Anglet. Il nous a raconté les difficultés en tant que jeune étudiant bascophone, mais aussi et surtout la fierté que le basque lui procure!

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Portraits

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C'est dans son bureau du service euskara de la mairie de Biarritz que Viviane Ithursarry (1976, Bayonne) nous a donné rendez-vous. Le bilan du festival Mintzalasai encore sur son bureau, nous avons parlé de son parcours en faveur de la langue basque mais aussi du quotidien des bascophones de la Côte aujourd'hui.

Le basque est la boussole sur mon parcours

Enrike Lopez

Le basque est la boussole sur mon parcours

De Pampelune à Biarritz, de Beriain au lac Marion, Enrike Lopez (1964, Pau) a d'abord appris la langue basque entouré de ses amis. Ce n'est qu'à son arrivée sur la côte labourdine qu'il décide de se former afin de pouvoir enseigner l'euskara au sein d'AEK. Depuis, à Biarritz, la liste des élèves qui découvrent notre langue mais aussi l'identité de ce pays grâce à Enrike ne fait que s'allonger.