Une autre transmission est possible !
En mettant en exergue notre vulnérabilité, la pandémie mondiale qui s’est développée au printemps a souligné la nécessité d’œuvrer collectivement vers un modèle de société humainement, socialement, écologiquement et culturellement plus soutenable.
25 Juin 2020 | ± 03min 25s
Avec notre langue, nous transmettons aussi une façon de voir le monde et de l’habiter, avec des valeurs de solidarité et une volonté de vivre ensemble. Après être restés cloitrés chez nous dans un climat de suspicion mutuelle, nos visages recouverts d’un masque… cet automne, Mintzalasai revient donc avec l’envie de nous unir par le biais de l’euskara. Investissons l’espace public, revendiquons le mélange des gens et des genres, valorisons l’importance des transmissions!
Notre combat mérite d’être diffusé de façon virale. Brisons les pensées barrière et inoculons une vision plurielle de nos sociétés, qui s’enrichissent des différences plutôt que de les craindre, qui construisent des ponts d’intercompréhension plutôt que des murs d’intolérance. C’est à notre modeste échelle que l’on construira ce projet, conscients que réussir ce pari ici contribuera à garantir la diversité culturelle et linguistique dans le monde.
Être porteur sain, c’est aussi partager sa langue, car l’euskara n’est pas un trésor qui doit rester enfoui en nous. Que les grands-parents à qui on a transmis le basque à la maison osent donc parler avec leurs petits-enfants à qui on l’enseigne à l’école. Que le bascophone de toujours converse avec celui qui fait l’effort de l’apprendre. Que les locuteurs s’aventurent à prononcer les premiers mots en euskara en toutes circonstances. Et que celles et ceux qui regrettent tant de ne pas encore le parler l’apprennent enfin.
L’optimisme est contagieux. De notre côté, convaincus qu’en matière linguistique ne rien faire pour l’euskara c’est le laisser disparaître, il nous a semblé indispensable de continuer à répondre concrètement aux besoins identifiés par les opérateurs de terrain. Car au lendemain d’échéances électorales importantes pour le territoire, leur mobilisation reste indispensable pour impulser des mesures à la hauteur des enjeux.
Nous sommes immunisé.e.s contre la fatalité. A notre modeste échelle, nous avons l’envie et la motivation d’aller de l’avant, même si à ce jour nous ne savons pas encore de quels moyens nous disposons pour cela. Pour franchir le cap des 10 ans, les institutions publiques concernées devront clairement se positionner à nos côtés.
Avec la force du collectif et la ténacité qui nous anime, nous sortirons renforcés de cette situation. Ongi etorri!