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PortraitsXEXILI FOIX

Xexili, euskara on air

Sa voix arrive jusqu’à chez nous à travers les ondes de la radio mais pour voir Xexili Foix en personne, il faut aller au stade de rugby de l’Aviron Bayonnais, et demander à Pottoka si la speakerine bascophone est là.

Euskaraz irakurri

13 Novembre 2020 | ± 07min 28s

Quand as-tu décidé d’apprendre l’euskara?

L’idée est venue progressivement. Je suis née à Baiona, ma mère (ama) est basque et mon père gascon. A la maison j’entendais le gascon et l’euskara, mais je n’ai appris ni l’un, ni l’autre. En grandissant j’ai senti un manque, et à 15 ans, et encouragée par mon oncle, j’ai intégré AEK avec mon frère. A l’époque, beaucoup de gens nous disaient que l’euskara était très difficile, mais j’ai aimé l’apprendre depuis le début.

Combien de temps a duré le processus d’apprentissage?

Trois ans à peu près. Au début à AEK, puis j’ai participé aux stages, et le week-end, je faisais mintzapraktika (pratique de la langue) avec mes amis. Enfin, j’ai fait la licence des études basques. Je crois qu’avec mon frère, nous avons été les premiers euskaldun berri (apprenants) à avoir ce diplôme.

Qu’est-ce-que t’a apporté l’euskara?

Une nouvelle manière de penser. L’euskara a une structure différente et cette structure apporte un nouveau rythme à nos pensées, ce qui se reflète dans nos mots. En euskara, on peut dire beaucoup de choses en peu de mots, ce que j’aime beaucoup. L’euskara m’a aussi apporté une proximité avec beaucoup de gens, j’ai intégré la grande famille des bascophones. L’euskara est notre langue, elle est liée au territoire, à l’identité des gens, et j’ai découvert tout cet univers. L’euskara m’a permis de renouer avec la transmission de la langue dans ma famille, avec mon fils.

Au niveau professionnel, la langue m’a donné l’opportunité de faire de la radio… J’avais commencé en 1997, encouragée par mon frère, et aujourd’hui, même si j’ai changé de poste, je continue à faire de la radio et j’aime beaucoup ça. C’est un outil intéressant pour rencontrer des gens, pour apprendre et transmettre beaucoup de choses.

L’euskara sert pour draguer?

Pour draguer les mots ne sont pas toujours nécessaires… Mais je pense que l’on peut draguer dans toutes les langues. Je suis un mauvais exemple car mon mari est marocain.

Et pour se fâcher?

Oui bien-sûr. Je ne me fâche pas souvent, mais quand ça arrive, il vaut mieux se tenir loin, parce que je peux crier très fort.

Est-ce facile d’être euskaldun (bascophone) à Baiona?

Ce n’est pas facile d’être apprenant, parce que les bascophones ne nous aident pas toujours. On entend trop souvent "ton euskara n’est pas comme le mien", il faudrait dépasser ça. Il y a beaucoup de manières différentes de le parler… Après, vu que l’on ne sait pas toujours qui comprend l’euskara, si on ne dit pas toujours le premier mot en euskara, on rate parfois des occasions de le parler.

Et être euskaldun dans les stades de rugby?

Il y a beaucoup de clubs de rugby en Euskal Herri (Pays Basque). Je suis supporter de l’Aviron Bayonnais depuis toujours et quand ils ont réintégré la première division, Francis Sallagoity le président de l’époque, m’aproposé d’animer un derby Baiona-Biarritz en bilingue. J’avais accepté! Depuis j’ai continué à animer les matchs, mais faute de temps j’ai dû arrêter. Le garçon qui le fait maintenant est très sympathique mais malheureusement pas bascophone.

D’après ton expérience, que faudrait-il faire en faveur de l’euskara?

Je trouve que c’est une bonne idée de coller des autocollants pour identifier les commerces où il y a des bascophones. Je dirais aussi aux bascophones de toujours, d’aider les apprenants.

Que dirais-tu à un proche pour qu’il apprenne le basque?

Premièrement, je lui dirais que ce n’est pas difficile, mais différent. La langue est régulière, logique. Le français est beaucoup plus compliqué, avec sa longue liste d’exceptions.

Deuxièmement, je lui dirais que l’euskara est une langue moderne et que la langue nous permet de mieux connaître le pays, la culture; que les mots ont beaucoup de significations.

Que dirais-tu à un étranger qui ne connait pas l’euskara?

Je lui parlerais des particularités locales. Que le Pays Basque a toujours été un territoire de passage, que nous sommes là depuis longtemps; même si on ne l’apprend pas dans les livres d’Histoire… Et que nous sommes ouverts, que nous sommes un peuple qui s’est enrichi avec toutes les personnes qui sont passées par ici.

Raconte-nous une anecdote liée à l’euskara.

Mon mari est marocain et une fois à Marrakech, nous avons commencé à parler en euskara avec ma mère et mon fils, les vendeurs étaient très surpris car personne ne connaissait cette langue. Mais le vendeur d’en face s’est approché et nous a dit "Agur lagunak" (bonjour les amis)! Il nous a raconté qu’il avait des amis à Urruña… Tout cela s’était terminé autour d’un thé et quelques rires. A Marrakech ils connaissent tout, même l’euskara!




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C'est dans son bureau du service euskara de la mairie de Biarritz que Viviane Ithursarry (1976, Bayonne) nous a donné rendez-vous. Le bilan du festival Mintzalasai encore sur son bureau, nous avons parlé de son parcours en faveur de la langue basque mais aussi du quotidien des bascophones de la Côte aujourd'hui.

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De Pampelune à Biarritz, de Beriain au lac Marion, Enrike Lopez (1964, Pau) a d'abord appris la langue basque entouré de ses amis. Ce n'est qu'à son arrivée sur la côte labourdine qu'il décide de se former afin de pouvoir enseigner l'euskara au sein d'AEK. Depuis, à Biarritz, la liste des élèves qui découvrent notre langue mais aussi l'identité de ce pays grâce à Enrike ne fait que s'allonger.

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Les habitués des fêtes pour la langue basque connaissent bien le visage de Terexa Michelena (Biarritz, 1944). Elle met dès qu'elle peut ses compétences de trésorière au service d'associations, de collectifs ou d’éventements en iparralde. Nous l'avons rencontré sous le chapiteau du Festival Mintzalasai au bord du Lac Marion.

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Des projets, des rencontres, des bons moments, des rêves... Kepa Mouesca (Bayonne, décembre 1987) a vécu beaucoup de belles choses depuis qu'il a endossé la présidence de Mintzalasai. Mais cette année, le Festival du Lac Marion aura une saveur spéciale car ce sera la dernière édition qu'il va fêter comme Président de l'association. Après onze ans de loyaux services, Le Bayonnais tire sa révérence pour démarrer de nouvelles aventures.