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PortraitsAMETS PEREZ

Amets, rêver en euskara

Nous avons rencontré Amets Perez (1998) à l’Université de Baiona. Jusqu’à peu, il y étudiait. Aujourd’hui, il a endossé le rôle inverse, il enseigne à la Gau Eskola (cours de basque pour adultes) de Biarritz.

Euskaraz irakurri

22 Janvier 2021 | ± 07min 50s

Tu étais étudiant à Baiona et maintenant tu es enseignant à Biarritz… Raconte-nous ton parcours.

Mon père est d’Orereta (Renteria) et ma mère d’Iruñea (Pampelune), pourtant j’ai grandi à Baiona. Jusqu’à mes 7 ans, j’allais à l’Ikastola Oihana, puis j’ai dû déménager à Iruñea avec ma mère et c’est là-bas que j’ai passé mon adolescence. A 16 ans, j’ai fait le choix de revenir à Baiona, au lycée Etxepare, pour passer un bac scientifique. Je voulais suivre des études en biologie. Puis, j’ai fait deux ans à la faculté de Biologie, mais à vrai dire, c’était un peu compliqué de suivre tous les cours en français. J’ai compris que ma passion était l’euskara et j’ai changé mon orientation pour faire une licence d’Etudes Basques à Baiona.

Cette année, j’ai commencé à travailler à AEK, et j’espère continuer pendant un certain temps.

Est-ce facile de développer la pratique de l’euskara à Biarritz?

Je pense que c’est une mission qui est toujours compliquée. C’est la responsabilité de tous les bascophones d’enseigner la culture et la langue basque à ceux qui habitent ici, mais qui ne les connaissent pas. C’est vrai que ces dernières années, la Mairie accompagne la culture, mais ce n’est pas assez. Je dirais même qu’il faudra beaucoup de temps pour normaliser l’euskara, jusqu’à obtenir l’indépendance linguistique. De même, si l’Etat français reconnaissait l’euskara comme langue officielle, il serait plus facile de vivre en euskara.

Quel est le profil habituel des adultes apprenant l’euskara à Biarritz?

Il y a de tout, il n’y a pas qu’un seul profil. Les profils changent selon les horaires et les formats des cours. Par exemple, le matin il y a des actifs, qui suivent cette formation dans le cadre de leur travail. Il y a aussi des chercheurs d’emploi et des retraités. Le rythme est souvent plus calme et c’est très enrichissant pour les apprenants et pour les enseignants.

Le soir, il y a beaucoup de profils différents: des parents, des étudiants, des salariés, des jeunes et des plus âgés. L’ambiance est de plus en plus festive et amusante. Enfin, il y a le groupe de parents, ce sont ceux qui souhaitent parler en euskara avec leurs enfants.

Beaucoup de personnes s’installent sur la Côte, est-ce qu’elles viennent à la Gau Eskola?

On sait que beaucoup de personnes qui viennent de l’extérieur colonisent la côte. Malheureusement, peu font le choix d’apprendre l’euskara. Il ne s’agit pas seulement un problème linguistique, c’est un problème social car après,les jeunes d’ici ont des difficultés pour se loger.

Parles-tu euskara depuis petit?

Les premiers mots que j’ai entendus étaient en euskara. Même si ama a appris l’euskara relativement tard (j’avais 6 ans), aita m’a toujours parlé en euskara. J’ai pris conscience de leur amour pour la langue un peu tard, mais c’est grâce à cette transmission que je peux vivre en euskara aujourd’hui. Je les remercie vraiment pour cet effort qu’ils ont fait pour moi, même si parfois c’était embêtant sur le moment. Je suis un euskaldun qui vit à Lapurdi et qui a des parents navarrais et gipuzkoar. Comme le dit Joseba Sarrionandia "l’euskara est notre seul territoire libre".

En moyenne, combien utilises-tu l’euskara dans ton quotidien?

Je parle euskara à la maison, au travail et avec mes amis. Je pense que je fais partie de ceux et celles qui vivent en euskara. C’est vraiment un plaisir, je me lève en euskara et je me couche en rêvant en euskara.

Que ferais-tu pour que l’euskara soit davantage appris et utilisé?

Je n’ai pas de solution magique. Je suis convaincu que l’on doit vivre en euskara et lutter pour obtenir nos droits. Il est inacceptable que l’on doive passer le bac en français, ou que l’on ne soit pas accueilli en euskara dans les Mairies, chez le médecin, ou devant un juge.

Un endroit sympa pour passer un bon moment en euskara?

Les bars, qui sont encore fermés… J’espère qu’ils vont bientôt les ouvrir! Les rues de Baiona ou la plage de Biarritz. Tous les endroits sont appropriés pour passer de bons moments en euskara.

Quelque chose que tu détestes?

Je déteste que l’Etat français nous prive de nos droits linguistiques au nom de la liberté, parce que la seule langue de France est le français. Je trouve que c’est injuste et illogique. Si l’euskara était une langue officielle, ce serait un petit pas en avant, et je pense que ça faciliterait beaucoup de choses.

Quelque chose que tu aimes?

J’aime mon pays, les fêtes, les poteo, les sports traditionnels, les maskarada, le NOR-NORI-NORK (une règle de conjugaison), la tradition, la modernité et les euskaldun. Tous les pays du monde ont un charme, préservons le nôtre.

Comment serait le pays de l’euskara de tes rêves?

Un Euskal Herri indépendant, avec une société libre et juste, qui revendique et protège les droits.

Puis, on m’a appris depuis tout petit que seulement ceux qui rêvent réussissent à obtenir ce qu’ils veulent. Maintenant, je sais que c’est vrai.


Vivre en basque à Biarritz, ce n'est pas un rêve, c’est un objectif

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Le baccalauréat en poche, Ortzi Jauregi (2004, Bayonne) a quitté le lycée Etxepare de Bayonne pour intégrer l'école d'ingénieurs ISA BTP d'Anglet. Il nous a raconté les difficultés en tant que jeune étudiant bascophone, mais aussi et surtout la fierté que le basque lui procure!

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C'est dans son bureau du service euskara de la mairie de Biarritz que Viviane Ithursarry (1976, Bayonne) nous a donné rendez-vous. Le bilan du festival Mintzalasai encore sur son bureau, nous avons parlé de son parcours en faveur de la langue basque mais aussi du quotidien des bascophones de la Côte aujourd'hui.

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De Pampelune à Biarritz, de Beriain au lac Marion, Enrike Lopez (1964, Pau) a d'abord appris la langue basque entouré de ses amis. Ce n'est qu'à son arrivée sur la côte labourdine qu'il décide de se former afin de pouvoir enseigner l'euskara au sein d'AEK. Depuis, à Biarritz, la liste des élèves qui découvrent notre langue mais aussi l'identité de ce pays grâce à Enrike ne fait que s'allonger.

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Les habitués des fêtes pour la langue basque connaissent bien le visage de Terexa Michelena (Biarritz, 1944). Elle met dès qu'elle peut ses compétences de trésorière au service d'associations, de collectifs ou d’éventements en iparralde. Nous l'avons rencontré sous le chapiteau du Festival Mintzalasai au bord du Lac Marion.

En basque aussi, tout est possible !

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Des projets, des rencontres, des bons moments, des rêves... Kepa Mouesca (Bayonne, décembre 1987) a vécu beaucoup de belles choses depuis qu'il a endossé la présidence de Mintzalasai. Mais cette année, le Festival du Lac Marion aura une saveur spéciale car ce sera la dernière édition qu'il va fêter comme Président de l'association. Après onze ans de loyaux services, Le Bayonnais tire sa révérence pour démarrer de nouvelles aventures.