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PortraitsMAIALEN ETCHEVERRY

Maialen, l’euskara, une richesse pour tous

Maialen Etcheverry (Hasparren) qui a pris il y a peu sa retraite professionnelle et politique bien méritée, a répondu à nos questions. Nous avons parlé de l’importance de l’euskara dans la médecine, dans la politique et de notre identité avec celle qui a été conseillère municipale et gynécologue à Biarritz.

Euskaraz irakurri

5 Février 2021 | ± 07min 34s

Tu as été médecin et conseillère en charge de la langue basque à Biarritz. Raconte-nous ton parcours.

Je suis née à Hasparren mais ma famille a déménagé à Bordeaux du fait du travail de mon père. J’y ai suivi des études de médecine et je me suis spécialisée en gynécologie. Puis, j’ai appris qu’il y avait un poste de gynécologue à Biarritz, voilà comment je suis arrivée ici. J’ai travaillé sur la côte labourdine pendant plus de 30 ans, jusqu’à ma retraite l’année dernière. J’ai fait mes premiers pas en politique dans la liste de Jakes Abeberry, et peu à peu, je suis arrivée à la Mairie de Biarritz, en tant que conseillère et adjointe en charge de l’euskara et de la culture basque.

Est-ce facile de développer l’euskara à Biarritz?

Notre premier objectif a été de proposer l’apprentissage de l’euskara ailleurs qu’à l’Ikastola, dans les écoles publiques et confessionnelles privées. Même si aujourd’hui c’est souvent le cas, au début ça n’a pas été facile.

C’était important d’avoir cette offre dans toutes les écoles, car ce sont ces jeunes qui porteront l’euskara dans l’avenir. Maintenant, les jeunes maîtrisent le batua (la langue unifiée), mais je pense qu’il ne faut pas oublier les anciennes expressions… Pour moi il est très important de garder les euskalki (dialectes). Une langue n’est pas seulement formée de mots et de grammaire, elle porte également notre identité. L’euskara batua est indispensable pour le futur, mais il ne faut pas oublier les anciennes expressions et les euskalki, car ils enrichissent notre culture. Il faut combiner les deux.

Est-ce que l’euskara est important dans le domaine de la santé?

Je parlais en euskara avec beaucoup de mes jeunes patientes. Lorsque l’on parle à un patient dans sa langue, la situation devient plus détendue. C’est pareil avec les personnes âgées, quand on parle en euskara à l’hôpital, les personnes âgées ont moins peur et sont plus à l’aise… Conscients de ces effets, nous avions beaucoup travaillé pour assurer un accueil en euskara à la polyclinique Aguiléra de Biarritz.

L’euskara, un avantage ou inconvénient dans le domaine politique?

Je crois que l’euskara est également important dans la politique, tous les candidats veulent un bascophone dans leur liste.

Penses-tu que les choses ont avancé à Biarritz?

Au début de mon parcours politique, Bernard Marie était Maire, et on peut dire qu’il n’appréciait pas vraiment les basques et l’euskara. Alors, notre priorité était de défendre la langue et la culture. A l’époque déjà, les Ikastola faisaient un travail formidable. C’est vrai que les choses ont beaucoup changé, mais il faut faire attention car rien n’est acquis pour toujours…

La revitalisation de l’euskara concerne tout le monde car l’euskara est une richesse qui nous appartient à tous, nous en avons tous la responsabilité.

Tu as quitté ton siège de conseillère municipale, qu’est-ce que t’a apporté cette expérience?

Ça a été une belle expérience… J’ai travaillé avec une très belle équipe, ce qui facilitait les choses. Nous avons obtenu de bons résultats, notamment le travail que fait le service de la langue basque, qui a été et sera indispensable à Biarritz.

Dans ton quotidien, combien utilises-tu l’euskara et combien le français?

Je pense que j’utilise les deux à parts égales. A la maison aussi, je parle les deux,donc c’est difficile de répondre.

Que ferais-tu pour que l’euskara soit davantage appris et pratiqué?

Déjà, les gens doivent l’apprendre… Après, il est important de proposer aux enfants une offre en euskara en dehors de l’ikastola ou de l’école pour qu’ils voient que cette langue est pratiquée en dehors du temps scolaire, dans le domaine du théâtre, des sports etc.

Un endroit sympa pour passer un bon moment en euskara?

Plutôt qu’un endroit, je dirais des personnes avec qui échanger, j’apprécie les moments que je partage en euskara avec mes amis.

Quelque chose que tu détestes?

Je n’aime pas la fausseté, et ce n’est pas ce qui manque dans la politique!

Quelque chose que tu aimes?

Rencontrer des gens, les relations,la sociabilité.

Comment serait le pays de l’euskara de tes rêves?

J’aime entendre des enfants parler euskara dans la rue…

Il n’y a pas très longtemps, on n’entendait pas du tout l’euskara à Biarritz.

L’euskara n’est pas un ascenseur social, c’est quelque chose qui nous ouvre aux autres, qui nous donne un point de vue différent.

Un de tes rêves?

Je suis une personne pragmatique, donc pas une grande rêveuse.

Mais ce qui est important pour moi, c’est la prise de conscience de notre pays, d’Euskal Herria (Pays Basque), un pays dans lequel tout le monde a sa place, mais ceux qui viennent de l’extérieur doivent comprendre qu’ici il y a notre manière de vivre, il faut la respecter. Il ne faut pas chasser les gens d’ici, et c’est ce qui arrive souvent à Biarritz, ce qui est insupportable.


Vivre en basque à Biarritz, ce n'est pas un rêve, c’est un objectif

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C’est une casquette assortie au bleu de ses yeux sur la tête que nous avons fait connaissance de Ortzi Hegoas Maroteaux (1988, Bayonne). Bien sûr, nous avons parlé musique avec le batteur du groupe Xutik, mais nous avons aussi évoqué les différentes activités qui remplissent son agenda. Parler en basque au quotidien n’est pas un rêve pour le jeune Biarrot, mais plutôt un objectif.

Biarritzeko Uda Leku, notre petit Gaztetxe à nous !

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Les parents de Nahia Corrihons (1999, Donostia-Saint-Sébastien) n'avaient pas imaginé les conséquences que l’inscription de leur fille de six ans au centre de vacances pourraient avoir un jour... La jeune femme, qui travaille aujourd’hui au centre de loisirs Uda Leku de Biarritz, partage son sourire contagieux avec les enfants qu’elle y croise mais elle distribue aussi son énergie dans les places des villages où elle fait danser le public, accompagnée de son père à la guitare.

Sur la côte aussi, jeune et euskaldun!

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Le baccalauréat en poche, Ortzi Jauregi (2004, Bayonne) a quitté le lycée Etxepare de Bayonne pour intégrer l'école d'ingénieurs ISA BTP d'Anglet. Il nous a raconté les difficultés en tant que jeune étudiant bascophone, mais aussi et surtout la fierté que le basque lui procure!

À Biarritz, les basques ne sont pas des extraterrestres !

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C'est dans son bureau du service euskara de la mairie de Biarritz que Viviane Ithursarry (1976, Bayonne) nous a donné rendez-vous. Le bilan du festival Mintzalasai encore sur son bureau, nous avons parlé de son parcours en faveur de la langue basque mais aussi du quotidien des bascophones de la Côte aujourd'hui.

Le basque est la boussole sur mon parcours

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De Pampelune à Biarritz, de Beriain au lac Marion, Enrike Lopez (1964, Pau) a d'abord appris la langue basque entouré de ses amis. Ce n'est qu'à son arrivée sur la côte labourdine qu'il décide de se former afin de pouvoir enseigner l'euskara au sein d'AEK. Depuis, à Biarritz, la liste des élèves qui découvrent notre langue mais aussi l'identité de ce pays grâce à Enrike ne fait que s'allonger.

Je crois au travail collectif

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Les habitués des fêtes pour la langue basque connaissent bien le visage de Terexa Michelena (Biarritz, 1944). Elle met dès qu'elle peut ses compétences de trésorière au service d'associations, de collectifs ou d’éventements en iparralde. Nous l'avons rencontré sous le chapiteau du Festival Mintzalasai au bord du Lac Marion.

En basque aussi, tout est possible !

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Des projets, des rencontres, des bons moments, des rêves... Kepa Mouesca (Bayonne, décembre 1987) a vécu beaucoup de belles choses depuis qu'il a endossé la présidence de Mintzalasai. Mais cette année, le Festival du Lac Marion aura une saveur spéciale car ce sera la dernière édition qu'il va fêter comme Président de l'association. Après onze ans de loyaux services, Le Bayonnais tire sa révérence pour démarrer de nouvelles aventures.