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PortraitsPATXI ETCHEVERRY

Patxi Euskara + qu’hier, - que demain

Comme dans le jeu des sept familles, Patxi Etcheverry (Angelu 1981) doit souvent expliquer sa place dans l’arbre généalogique au début de toute interview. Depuis qu’il est petit, il s’est imprégné de la culture basque, à la maison et au fronton du quartier Hardoy d’Anglet. Nous nous sommes retrouvé.e.s au fronton place libre des Hardoytarrak pour parler de l’importance de la langue, de la musique, des racines et de la transmission.

Euskaraz irakurri

23 Avril 2021 | ± 09min 48s

Dans la grande famille Etcheverry, qui est Patxi?

Je suis Patxi, d’Angelu. Ma famille est originaire d’Heleta, je suis professeur de sport et je fais également de la musique. Quand j’étais petit, j’accompagnais souvent mon père, Michel Etcheverry lors de ses concerts, mais je ne voulais pas chanter, j’étais trop timide. J’ai donc commencé à jouer de la batterie, j’aime beaucoup cet instrument. Puis, avec mes deux cousins nous avons créé le groupe Otsoak, puis le groupe Xitoak. Un jour, aux fêtes de Jatsu, le chanteur n’a pas pu venir et j’ai dû le remplacer à la dernière minute. Apparemment, je m’en étais assez bien sorti, puisque j’ai continué en tant que chanteur dans ces deux groupes.

Veux-tu suivre les traces de ton père?

A vrai dire, j’ai toujours aimé le Rock et comme vous le savez, ce n’est pas le style de mon père. En plus, nous n’avons pas la même voix. Alors je ne sais pas comment j’en suis arrivé là, s’il s’agit de hasard ou si c’est pour prendre un chemin différent de celui de mon père, je ne sais pas.

Nous nous trouvons au quartier Hardoy d’Angelu, ton quartier.

Oui je suis né dans ce quartier qui, on peut le dire, est le coin des basques. Quand j’étais petit, je jouais dans ce fronton avec le groupe Hardoytarrak. J’habitais avec mes parents et mes grands-parents alors j’entendais l’euskara à la maison. Quand j’ai commencé à l’école, je me suis rendu compte que j’étais un des seuls à comprendre cette langue et dans les établissements que j’ai fréquentés, il n’y avait pas d’offre en euskara. Alors peu à peu, j’ai perdu la pratique de la langue, même si j’arrivais à la comprendre. En grandissant, et grâce à la musique, j’ai compris que je devais bien connaître la langue. Alors j’ai commencé à la réapprendre à la maison et à travers une formation pour pouvoir enseigner en langue basque. Je suis actuellement en train de suivre une formation en ligne et j’enseigne le sport en euskara à l’école Saint François Xavier d’Uztaritze. J’apprends beaucoup grâce aux jeunes et je pense que pour eux c’est positif de voir que l’on peut faire différentes activités en euskara.

J’ai des amis non-bascophones qui ont fait le choix de l’euskara pour leurs enfants. Pour beaucoup de gens, il est important de connaître ses racines, d’où on vient… Pour cela, l’euskara est un outil incroyable.

Récemment il y a eu des nouvelles de Paris concernant l’enseignement en langue basque… Est-ce que ces nouvelles mesures sur l’immersion sont une bonne nouvelle pour toi?

Oui c’est une bonne nouvelle, mais comme nous savons tous, voter une loi ne veut pas dire investir de l’argent et des moyens pour concrétiser ces mesures et pour former les enseignants. Mais pour le moment, réjouissons-nous de cette nouvelle.

Aujourd’hui, utilises-tu plus l’euskara ou le français?

J’ai une fille de quatre ans. Lorsqu’elle est née, j’ai su que je voulais lui transmettre l’euskara. Je ne voulais pas couper cette transmission dans notre famille… Ma compagne apprend aussi l’euskara. Après, c’est vrai qu’à Angelu on entend plus le français, alors notre fille comprend tout mais parle surtout en français. J’espère que peu à peu, l’euskara prendra le dessus dans notre famille.

Te sens-tu plus à l’aise en euskara sur scène ou devant tes élèves?

Ouf, à vrai dire ce n’est jamais facile de prendre la parole avec un micro devant un public, même en français. Il faut toujours faire attention à ce que l’on dit. A l’école, dès la rentrée, j’ai expliqué aux jeunes que je suis une formation pour enseigner en euskara et que le processus est long, mais que c’est positif car ils auront aussi l’occasion de pratiquer la langue.

Je crois qu’ils ont bien compris alors maintenant nous nous corrigeons mutuellement et consultons le dictionnaire ensemble, ça se passe très bien. D’une certaine manière, on apprend ensemble et je pense que je serai de plus en plus à l’aise.

Avec qui aimerais-tu partager la scène?

J’aime beaucoup la musique basque est ma playlist préférée est assez éclectique: de Sutagar à Benito Lertxundi. Il y a le groupe Berri Txarrak que j’aime particulièrement. J’avais eu la chance d’assister à leur dernier concert à Bilbo… Je crois qu’ils ont su développer la musique Rock et avec Xitoak on avait eu la chance de jouer après eux, alors je les ai déjà croisés. Donc je chanterais avec Gorka Urbizu avec plaisir.

Est-ce difficile d’être euskaldun à Angelu?

Je crois que les choses sont en train de changer peu à peu avec les parents de l’Ikastola. De plus en plus de parents veulent transmettre l’euskara à leurs enfants. J’ai des amis non-bascophones qui ont fait le choix de l’euskara pour leurs enfants. Pour beaucoup de gens, il est important de connaître ses racines, d’où on vient… Pour cela, l’euskara est un outil incroyable. Alors je dirais que l’euskara se développe peu à peu.

Quelque chose que tu détestes?

Je déteste cette période de pandémie. J’ai eu beaucoup de chance quand j’étais jeune, je jouais à la pelote tous les jours, on était tout le temps à l’extérieur, on allait aux fêtes des villages, on dansait, nous avons eu une jeunesse heureuse. C’est différent pour les jeunes d’aujourd’hui. On ne peut pas continuer de cette manière, il y a un virus, mais il est impossible de vivre sans liberté.

Je déteste aussi la paperasse et les démarches administratives… J’aime l’expression Hitza hitz ala gizona hits, je déteste remplir tous ces papiers.

Quelque chose que tu aimes?

Comme je l’ai déjà dit, j’aime la musique basque et les liens avec les gens. Mais les liens en présentiel, je n’aime pas les réseaux sociaux etc. Je n’apprécie pas cette période "virtuelle".

Et pour finir, une anecdote liée à l’euskara?

Grâce à la pelote, je suis allé au Mexique pour le Championnat du Monde. J’ai rencontré une personne qui apprenait l’euskara, Mikel Zuloaga, un chilien. Il n’était jamais venu au Pays Basque mais il voulait mieux connaître les racines basques. J’ai parlé en euskara avec lui et ça a été une belle rencontre, très intéressante. J’avais senti que nous avions de la chance de parler en euskara, et qu’il fallait garder ce lien.


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