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PortraitsNAIA ROBLES ARANGUIZ

La musique, vecteur d’émotions et de langues

Dans la grande famille des artistes basques, nous retrouvons le nom Robles Aranguis écrit en rouge et en grand. Naia Robles (1968 Baiona) a grandi entourée de musiciens et de chanteurs et est souvent montée sur scène accompagnée de sa famille. Nous nous sommes retrouvés dans le jardin botanique de Baiona pour parler de transmission, de musique et d’amour.

Euskaraz irakurri

10 Septembre 2021 | ± 09min 19s

Dans le jeu des familles, tu as pioché la carte de la fille Robles Aranguiz. Est-ce une bonne carte?

Sans aucun doute. J’ai un beau jeu, mais il y a tellement d’artistes dans ma famille, je ne sais pas si je suis la fille, la nièce ou la sœur. Je fais partie de la troisième génération de chanteurs et c’est vrai que j’ai beaucoup appris avec Eztitxu, mon père et mes frères. Mais il y a beaucoup d’autres artistes dans la famille, mon aitatxi (grand-père) Manu Robles Aranguiz, Ugutz le conteur, Irkus le peintre… Alors c’est vrai que j’ai grandi dans une ambiance artistique et j’ai eu de la chance.

Ton métier est aussi lié à l’art?

Oui, c’est lié à la musique. J’ai suivi une formation de musicothérapie puis j’ai été enseignante pendant 22 ans. Ensuite, je continue à faire de la musique mais avec différents publics: les personnes âgées, les enfants, les patients du service hématologie de l’hôpital. Pour moi, la musique est un langage universel et vecteur d’émotions. Par exemple, à l’hôpital je propose des séances de relaxation psychomusicale. Là, c’est important de parler avec le patient, le connaître un peu et définir son état d’esprit, pour ensuite deviner ce que la musique pourrait lui apporter, s’il a besoin dela musique pour le motiver ou pour le relaxer. Ce sont les patients qui décident de leur lien avec la musique, selon leur état de santé. En effet, ils sont souvent très stressés et ont besoin de la musique pour se relaxer. Dans ces cas-là, je leur propose le protocole Jost.

En plus du chant, quels sont tes loisirs?

Le jardin, les voyages, la lecture, le cinéma… Et passer du temps avec mes trois enfants, même s’ils sont grands maintenant, j’aime beaucoup passer du temps avec eux. En plus,nous aurons bientôt une nouvelle carte dans notre jeu: je serai bientôt amatxi (grand-mère). Ça fait bizarre quelque part, mais c’est le cycle de la vie et nous sommes très contents de l’arrivée d’une nouvelle génération.

Vous avez aussi beaucoup de projets en famille.

C’est vrai que nous avons beaucoup travaillé en famille. En ce moment, je suis en train de monter un projet avec mon fils Oihan. Il travaille dans le secteur de la musique et nous avions depuis longtemps envie de créer ensemble. Les confinements ont été un bon moment pour commencer. Nous allons créer un conte musical, je serai la narratrice et Oihan s’occupera de la musique.

Je commence aussi à chanter avec ma fille, pour l’instant on répète, je ne sais pas quand nous commencerons à chanter en public.

Cet été, nous avons participé dans un spectacle autour des Pottok à Baiona. C’est vrai que nous sommes contents de revenir sur scène parce que cette période Covid qui nous interdit de chanter est assez compliquée.

Tu vas également participer dans le festival Mintzalasai.

Oui, je vais proposer des ateliers de musicothérapie au collège; et pour les adultes, un atelier pour apprendre à mieux gérer le souffle et la voix.

En tant que chanteuse, quels sont tes moments préférés?

Les répétitions, les nouvelles chansons, ces moments où les idées fusent par dizaines. C’est un plaisir de répéter entourée d’amis.

Pour moi, la musique est un langage universel et vecteur d’émotions.

Le moment le plus ennuyeux?

Le démontage après un concert peut-être. Ce moment où tout le monde va boire un verre après le plaisir et la tension du concert, et tu dois rester ranger tout le matériel.

Ton endroit préféré pour parler en euskara?

Le bar Xina à Baiona et le local Züzülü qui vient d’ouvrir. Il y a un atelier de sérigraphie et ils ont prévu d’organiser des dizaines de rendez-vous, quand le contexte sanitaire le permettra.

Parles-tu euskara depuis que tu es petite?

J’avais 2 ans quand j’ai commencé à l’ikastola de Donibane Lohizune. Après, vu qu’il n’y avait pas encore de CP à l’Ikastola, je suis allée à l’école publique. A la maison, aita (mon père) parlait en euskara, mais ama (ma mère) non, alors on parlait souvent en français. Après, on a déménagé à Perpignan, puis à Paris. J’avais perdu l’euskara. Mais quand je suis revenue au Pays Basque, je me suis inscrite à AEK et l’euskara qui était encore en moi a resurgi. J’ai suivi des stages intensifs et j’ai réussi à le reparler. A vrai dire, quand j’étais à Paris je pensais souvent à mon retour au Pays Basque. Je ne me voyais nulle part d’autre. Pour moi, c’était comme une mission de transmettre l’euskara, et j’ai réussi, en travaillant dans l’enseignement pendant des années et avec mes enfants. Maintenant, je suis très contente de voir que mes enfants parlent en euskara, chacun dans son domaine, l’aîné, dans la musique, le deuxième est documentaliste au collège Estitxu Robles Aranguiz et la troisième a le projet de créer une radio en euskara.

Une anecdote liée à l’euskara?

Ce n’est pas une anecdote, mais j’aime beaucoup quand les enfants mélangent les langues, par exemple "Ama ta robe est très polite” etc.

Quelque chose que tu détestes?

Je déteste l’injustice et le mensonge. J’ai une personnalité forte et je dis toujours ce que je pense. Si la personne en face ne fonctionne pas comme moi, je ne l’aime pas.

Quelque chose que tu aimes?

Etre avec mes enfants ou avec mon copain. J’aime beaucoup l’amour.

Quel est le pays de l’euskara de tes rêves?

Un pays libre dont l’euskara serait la langue officielle, où il y aurait la possibilité d’apprendre l’euskara librement.

A vrai dire, quand j’étais à Paris je pensais souvent à mon retour au Pays Basque. Je ne me voyais nulle part d’autre. Pour moi, c’était comme une mission de transmettre l’euskara.

Et le rêve de Naia?

De continuer. Quand je vois le nombre de jeunes dans les mobilisations en faveur de l’euskara, je me dis que le travail de transmission que nous avons fait porte ses fruits. Alors continuons.


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