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À Biarritz, les basques ne sont pas des extraterrestres !

C'est dans son bureau du service euskara de la mairie de Biarritz que Viviane Ithursarry (1976, Bayonne) nous a donné rendez-vous. Le bilan du festival Mintzalasai encore sur son bureau, nous avons parlé de son parcours en faveur de la langue basque mais aussi du quotidien des bascophones de la Côte aujourd'hui.

Euskaraz irakurri

28 Octobre 2022 | ± 08min 37s

De l'association AEK à Mintzalasai, la langue basque est le fil rouge de votre parcours professionnel?

En effet, on pourrait dire que oui à la vue de mon parcours. J'ai d'abord passé quatorze ans à AEK en tant qu'enseignante et responsable des stages intensifs; puis, il y a six ans j'ai commencé à travailler au service Euskara de la Mairie de Biarritz. En tant que Biarrote, je n'ai pas hésité à postuler pour intégrer le service Euskara et la dynamique de Mintzalasai et ainsi faire avancer la langue basque dans ma ville.

Vous parlez basque depuis l'enfance?

L'euskara a été ma langue maternelle et quasiment la seule que j'utilisais jusqu'à l'âge de trois ans, jusqu'à mon arrivée à l'école française. Mes parents sont de l'intérieur du Pays Basque et ils m'ont toujours parlé en xuka, une forme de basque spécifique en Basse Navarre. Deux semaines après la rentrée par contre, j'annonçais à mes parents que je ne voulais plus parler basque. Là, leur réaction fut on ne peut plus claire: Tu fais ce que tu veux, mais nous allons continuer à nous adresser à toi en basque. Grâce à cela, je n'ai jamais perdu la compréhension de la langue, mais je ne la parlais plus. Puis, à douze ans, j'ai commencé à jouer à la pelote et j'ai compris qu'il était possible de vivre en ville et de parler en basque. C'est ainsi que j'ai recommencé à parler basque avec mon entourage et à suivre des cours aussi. À cette même époque, j'ai découvert l'ambiance d'ici, le monde basque. Après le baccalauréat, j'ai commencé des études basques à Bayonne et là aussi, même si je ne suis pas allée au bout, j'ai beaucoup appris.

En ce qui concerne le travail, j'ai travaillé dans une banque pendant deux ans, le temps juste pour me rendre compte que je ne voulais pas continuer. En parallèle,je donnais des cours du soir à AEK et j'étais la présidente de la gau eskola de Biarritz. C'est aussi l'époque où j'ai compris que l'euskara était présent au plus profond de moi et que je décidais aussi de m'investir professionnellement en faveur de ma langue.

Vous évoluez depuis longtemps entre Bayonne et Biarritz; on vit en basque de la même façon des deux cotés du BAB?

Il me semble que la différence entre les deux s’estompe malheureusement. Il y a une dizaine d'années, il est vrai qu'il était plus facile de parler basque à Bayonne qu'à Biarritz, car il y avait généralement plus d'établissements, de lieux associatifs bascophones. Mais maintenant, l'ambiance a aussi changé à Bayonne et la langue basque a de moins en moins d'espace. À Biarritz parler en basque a toujours été plus compliqué, mais je rajouterais que c'est de plus en plus difficile. Les bars d'une époque ont été fermés, mais on dirait que de nouveaux espaces ouvrent depuis quelque temps. Je ne veux pas être pessimiste car notre mission quotidienne est d'encourager l'utilisation de la langue basque. Mais nous devons tous travailler, ensemble, avec les associations, car nous avons un grand défi à relever.

Nous montrons aux enfants qui apprennent le basque dans les écoles que notre langue vit en dehors de la classe; en même temps, nous faisons connaître le calendrier et le patrimoine de la culture basque à tous les Biarrots.

Quelle serait votre proposition en faveur de l'euskara?

Je pense que nous devons mener un travail de sensibilisation important et général. Nous sommes de moins en moins de bascophones et la langue basque est de moins en moins utilisée, en particulier dans les zones urbaines. Par conséquent, les gens qui viennent vivre ici ne sont pas nécessairement conscients que nous avons une autre langue ici; je pense qu'il faut sensibiliser ces gens afin qu'ils connaissent ce territoire, qu'ils le respectent et qu'ils comprennent aussi que notre langue est un vecteur de beaucoup de choses ici. Nous sommes conscients du trésor qu'est l'euskara, mais nous devons leur expliquer.

D'autre part, comme le dit un refrain connu, La langue basque se perd aussi parce que ceux qui la savent ne l'utilisent pas. En ce sens aussi, nous avons tous un travail à mener pour parler plus naturellement, en adressant par exemple toujours le premier mot en basque, ou en créant des activités,bref en marquant davantage notre présence. C'est aussi le défi que nous avons au sein de l'association Mintzalasai.

Festival, brochures, réseaux sociaux, combien d'initiatives se font en langue basque en moyenne à Biarritz?

Au festival Mintzalasai, en septembre, nous proposons déjà une cinquantaine de rendez-vous entre Biarritz et Bayonne. Avec le service euskara nous essayons aussi de proposer d'autres activités liées à la culture et à la langue. En proposant des célébrations comme Olentzero ou Santa Agueda, nous montrons aux citoyens en général et aux enfants qui apprennent le basque dans les écoles en particulier que notre langue vit en dehors de la classe; en même temps, nous faisons connaître le calendrier et le patrimoine de la culture basque à tous les Biarrots.

Comment profitez-vous de votre temps libre?

Je suis assez épicurienne, j'aime passer du temps avec mes amis et je joue à la pelote depuis longtemps; j'ai aussi pris des cours de Zumba longtemps.

Le basque c'est plus pratique pour se fâcher ou pour rencontrer du monde?

L'euskara sert à tout faire.En ce qui me concerne, nouer ou approfondir des relations est beaucoup plus facile, plus naturel en basque.

Un endroit où vous aimez parler basque?

Je passe de très bon moments au bar restaurant Kalostrape à Bayonne. C'est l'endroit idéal pour parler en basque pour les élèves et les employés d'AEK qui sont aux étages supérieurs. C'est aussi untrès bel établissement, avec son histoire. On y rencontre aussi des gens et des clients très différents et j'aime beaucoup cela.

Un rêve?

Mon rêve est lié à ce territoire et à la langue basque, je rêve de pouvoir communiquer librement, naturellement en euskara, sans être considérée comme une extraterrestre!


Vivre en basque à Biarritz, ce n'est pas un rêve, c’est un objectif

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Vivre en basque à Biarritz, ce n'est pas un rêve, c’est un objectif

C’est une casquette assortie au bleu de ses yeux sur la tête que nous avons fait connaissance de Ortzi Hegoas Maroteaux (1988, Bayonne). Bien sûr, nous avons parlé musique avec le batteur du groupe Xutik, mais nous avons aussi évoqué les différentes activités qui remplissent son agenda. Parler en basque au quotidien n’est pas un rêve pour le jeune Biarrot, mais plutôt un objectif.

Biarritzeko Uda Leku, notre petit Gaztetxe à nous !

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Les parents de Nahia Corrihons (1999, Donostia-Saint-Sébastien) n'avaient pas imaginé les conséquences que l’inscription de leur fille de six ans au centre de vacances pourraient avoir un jour... La jeune femme, qui travaille aujourd’hui au centre de loisirs Uda Leku de Biarritz, partage son sourire contagieux avec les enfants qu’elle y croise mais elle distribue aussi son énergie dans les places des villages où elle fait danser le public, accompagnée de son père à la guitare.

Sur la côte aussi, jeune et euskaldun!

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Sur la côte aussi, jeune et euskaldun!

Le baccalauréat en poche, Ortzi Jauregi (2004, Bayonne) a quitté le lycée Etxepare de Bayonne pour intégrer l'école d'ingénieurs ISA BTP d'Anglet. Il nous a raconté les difficultés en tant que jeune étudiant bascophone, mais aussi et surtout la fierté que le basque lui procure!

Le basque est la boussole sur mon parcours

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Le basque est la boussole sur mon parcours

De Pampelune à Biarritz, de Beriain au lac Marion, Enrike Lopez (1964, Pau) a d'abord appris la langue basque entouré de ses amis. Ce n'est qu'à son arrivée sur la côte labourdine qu'il décide de se former afin de pouvoir enseigner l'euskara au sein d'AEK. Depuis, à Biarritz, la liste des élèves qui découvrent notre langue mais aussi l'identité de ce pays grâce à Enrike ne fait que s'allonger.

Je crois au travail collectif

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Je crois au travail collectif

Les habitués des fêtes pour la langue basque connaissent bien le visage de Terexa Michelena (Biarritz, 1944). Elle met dès qu'elle peut ses compétences de trésorière au service d'associations, de collectifs ou d’éventements en iparralde. Nous l'avons rencontré sous le chapiteau du Festival Mintzalasai au bord du Lac Marion.

En basque aussi, tout est possible !

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En basque aussi, tout est possible !

Des projets, des rencontres, des bons moments, des rêves... Kepa Mouesca (Bayonne, décembre 1987) a vécu beaucoup de belles choses depuis qu'il a endossé la présidence de Mintzalasai. Mais cette année, le Festival du Lac Marion aura une saveur spéciale car ce sera la dernière édition qu'il va fêter comme Président de l'association. Après onze ans de loyaux services, Le Bayonnais tire sa révérence pour démarrer de nouvelles aventures.

Sur la vague de l’euskara

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Sur la vague de l’euskara

Aujourd’hui, nous rencontrons une personne qui a pris une décision extraordinaire pendant qu’elle faisait la fête à San Fermin. Délia Delanne (Biarritz, 1996) a décidé d’apprendre l’euskara en pleine fête à Iruñea. Un an et deux stages en internat plus tard, la surfeuse dynamique de Biarritz a commencé à travailler à Euskal Herriko Laborantza Ganbara.