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PortraitsORTZI HEGOAS MAROTEAUX

Vivre en basque à Biarritz, ce n'est pas un rêve, c’est un objectif

C’est une casquette assortie au bleu de ses yeux sur la tête que nous avons fait connaissance de Ortzi Hegoas Maroteaux (1988, Bayonne). Bien sûr, nous avons parlé musique avec le batteur du groupe Xutik, mais nous avons aussi évoqué les différentes activités qui remplissent son agenda. Parler en basque au quotidien n’est pas un rêve pour le jeune Biarrot, mais plutôt un objectif.

Euskaraz irakurri

6 Janvier 2023 | ± 08min 47s

Musicien, papa, militant, employé municipal… Quelle est la casquette que vous portez le plus fréquemment?

C'est sûrement celle d'être père, du moins c’est celle qui occupe le plus de temps. Sinon, toutes ces facettes font partie de ma vie et je compose avec au quotidien, naturellement. Certes, cela nécessite une bonne organisation et aussi un petit coup de main des grands-parents, mais on réussit à tout concilier.

Racontez-nous votre parcours.

Je suis d’abord allé au Conservatoire pour apprendre à jouer de la musique, d'abord les percussions puis la batterie. Ensuite je suis allé à l'école de musique de Hernani et finalement j'ai été dans une autre école de musique à Bordeaux. J'ai toujours été dans le monde de la musique, j'aime vraiment jouer, mais il est vrai que ce n'est pas forcément facile de vivre en tant que musicien. J’ai donc à un moment décidé de travailler en parallèle et j’ai été embauché à la Ville de Biarritz. Aujourd'hui, mon agenda est principalement rempli avec ces deux activités, employé municipal en semaine et batteur le week-end.

Qu’en est-il de votre parcours de musicien?

Je joue actuellement au sein du groupe Xutik en tant que batteur; nous avons aussi créé en parallèle une txaranga (groupe formé de cuivres et percussions) appelée Rakatapunk. Avant cela, j’avais déjà joué dans la txaranga Zpeiz Mukaki et à l’époque, nous avions eu un beau succès sur les réseaux sociaux, ce qui nous a permis de jouer beaucoup, même en dehors du Pays Basque, c’était une très belle époque. Après cela, entre différents musiciens, nous avons continué dans le même esprit musique de rue; certes les noms des formations ont changé mais nous avons continué mais le style et l’ambiance sont les mêmes. Je suis donc musicien avec différents environnements, sur scène avec Xutik et dans la rue avec Rakatapunk. Je joue par ailleurs avec différents groupes de danse; j'ai commencé avec des groupes de danse à treize ans et j'ai aussi participé dans différents projets, comme le groupe Burrunka et d'autres groupes.

En plus de prendre beaucoup de plaisir, la musique sert aussi à faire vivre notre culture et parfois à faire passer quelques messages, voire à faire évoluer les mentalités.

Le motrelationest important dans votre parcours.

Bien sûr, quand vous faites de la musique et que vous partagez votre travail avec le public, il existe vraiment une relation particulière. Cette relation est aussi importante avec les musiciens qui m'entourent. Parfois, ce n'est pas facile d’évoluer dans le monde de la musique, c'est beaucoup de travail, mais c'est surtout merveilleux de pouvoir partager ça avec les gens.

La langue basque occupe aussi une grande place.

Bien sûr, j'ai d’abord été élève à l'ikastola de Biarritz, en compagnie de mes deux frères plus âgés et nous avons toujours parlé basque entre nous depuis notre enfance. A la maison, nous ne parlions pas nécessairement basque avec les parents, car même s’ils sont d'ici, à l'époque il n'était pas courant de parler basque. En revanche, nos grands-parents parlaient basque et nous parlions toujours basque chez eux. Au travail, certains collègues parlent basque aussi et il nous arrive de parler entre nous. Dans le monde de la musique aussi, nous évoluons la plupart du temps sur les scènes locales et c’est tant mieux. Après il est vrai que nous aimerions utiliser davantage notre langue à Biarritz par exemple. Il y a des endroits où l'on parle encore basque. Cela devrait juste être normal après tout, notre langue est une partie de notre vie.

Que proposeriez-vous pour doper l'utilisation de la langue basque à Biarritz?

Je crois que c'est dans les mentalités, c'est-à-dire que dans l'esprit des gens, Biarritz n'est pas basque parce qu'il y a beaucoup d'étrangers, de touristes, etc. Bien sûr, il y a beaucoup d'étrangers et de touristes, c'est indéniable, mais il y a aussi des Basques! Si nous nous sabotons nous-même, nous finissons par créer no propres limites. Ces dernières années, le service langue basque de la Ville de Biarritz a réalisé un beau travail autour d’Eneko, ce qui a permis de voir qu'il y a peut-être plus de bascophones à Biarritz que nous ne le pensons, qu’on le parle dans beaucoup d'associations. C'est maintenant à nous de dynamiser cette réalité et d’effacer les obstacles. Alors y croit etenavant!

Un endroit où vous aimez parler basque?

Je dirais entre amis et quand on joue de la musique, c'est aussi un plaisir. Un plaisir mais dans un contexte de normalité, c’est-à-dire que pour nous, il n’y a rien de spécial en cela, c'est naturel. Nous prenons beaucoup de plaisir en basque, et surtout là où on sait que les basques ne sont pas très bienvenus.

Vous avez d’autres passe-temps?Je milite parfois au niveau syndical, mais c’est la musique qui occupe une place prépondérante dans ma vie. J'ai aussi des musiciens en famille, autour de moi, alors j'ai grandi dans cet environnement.En plus de prendre beaucoup de plaisir, la musique sert aussi à faire vivre notre culture et parfois à faire passer quelques messages, voire à faire évoluer les mentalités.

Quelque chose que vous détestez?

J'aime la tolérance, mais il est vrai que l'on peut parfois rencontrer des problèmes avec certaines personnes intolérantes. Je dirais donc que je n'aime pas trop l’intolérance de certains. Mais ce n’est pas vraiment de haine.

Quelque chose que vous aimez?

J'aime la vie, l'optimisme, profiter des bons moments, nous en avons tous les jours et nous devons en profiter tous les jours.

Un nouveau projet en vue?

Oui, nous travaillons sur de nouvelles idées, mais nous jouons beaucoup en ce moment et nous n’avons pas beaucoup de temps pour travailler. Mais de nouvelles choses arrivent.

Un rêve?

Mon rêve est de disposer du droit à décider sur notre territoire, pour décider de nos droits, pour notre liberté. Mais cela ne doit pas être un rêve, mais plutôt un objectif.


Biarritzeko Uda Leku, notre petit Gaztetxe à nous !

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Les parents de Nahia Corrihons (1999, Donostia-Saint-Sébastien) n'avaient pas imaginé les conséquences que l’inscription de leur fille de six ans au centre de vacances pourraient avoir un jour... La jeune femme, qui travaille aujourd’hui au centre de loisirs Uda Leku de Biarritz, partage son sourire contagieux avec les enfants qu’elle y croise mais elle distribue aussi son énergie dans les places des villages où elle fait danser le public, accompagnée de son père à la guitare.

Sur la côte aussi, jeune et euskaldun!

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Le baccalauréat en poche, Ortzi Jauregi (2004, Bayonne) a quitté le lycée Etxepare de Bayonne pour intégrer l'école d'ingénieurs ISA BTP d'Anglet. Il nous a raconté les difficultés en tant que jeune étudiant bascophone, mais aussi et surtout la fierté que le basque lui procure!

À Biarritz, les basques ne sont pas des extraterrestres !

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À Biarritz, les basques ne sont pas des extraterrestres !

C'est dans son bureau du service euskara de la mairie de Biarritz que Viviane Ithursarry (1976, Bayonne) nous a donné rendez-vous. Le bilan du festival Mintzalasai encore sur son bureau, nous avons parlé de son parcours en faveur de la langue basque mais aussi du quotidien des bascophones de la Côte aujourd'hui.

Le basque est la boussole sur mon parcours

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Le basque est la boussole sur mon parcours

De Pampelune à Biarritz, de Beriain au lac Marion, Enrike Lopez (1964, Pau) a d'abord appris la langue basque entouré de ses amis. Ce n'est qu'à son arrivée sur la côte labourdine qu'il décide de se former afin de pouvoir enseigner l'euskara au sein d'AEK. Depuis, à Biarritz, la liste des élèves qui découvrent notre langue mais aussi l'identité de ce pays grâce à Enrike ne fait que s'allonger.

Je crois au travail collectif

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Je crois au travail collectif

Les habitués des fêtes pour la langue basque connaissent bien le visage de Terexa Michelena (Biarritz, 1944). Elle met dès qu'elle peut ses compétences de trésorière au service d'associations, de collectifs ou d’éventements en iparralde. Nous l'avons rencontré sous le chapiteau du Festival Mintzalasai au bord du Lac Marion.

En basque aussi, tout est possible !

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En basque aussi, tout est possible !

Des projets, des rencontres, des bons moments, des rêves... Kepa Mouesca (Bayonne, décembre 1987) a vécu beaucoup de belles choses depuis qu'il a endossé la présidence de Mintzalasai. Mais cette année, le Festival du Lac Marion aura une saveur spéciale car ce sera la dernière édition qu'il va fêter comme Président de l'association. Après onze ans de loyaux services, Le Bayonnais tire sa révérence pour démarrer de nouvelles aventures.

Sur la vague de l’euskara

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Sur la vague de l’euskara

Aujourd’hui, nous rencontrons une personne qui a pris une décision extraordinaire pendant qu’elle faisait la fête à San Fermin. Délia Delanne (Biarritz, 1996) a décidé d’apprendre l’euskara en pleine fête à Iruñea. Un an et deux stages en internat plus tard, la surfeuse dynamique de Biarritz a commencé à travailler à Euskal Herriko Laborantza Ganbara.